La cité des bains
Depuis l’Antiquité, les sources sont considérées comme des eaux salvatrices et les Romains installent des infrastructures dans toutes les régions conquises. L’eau minérale sert aux bains de boue, aux douches, aux étuves. Et peu à peu, les thermes deviennent des lieux de distraction et de sociabilité. Ils deviennent aussi lieu de débauche et l’église qui veut mettre un therme au culte celte des sources intervient sévèrement.
Aquae (Aix-les-Bains) était dotée de thermes monumentaux. Les bains romains sont encore conservés dans l’enceinte des thermes nationaux et sont constitués, en aval du griffon thermal, d’une piscine (sans doute extérieure), d’une baignoire d’une profondeur d’1,20 m qui recevait l’eau de la piscine et d’une seconde baignoire peu profonde (1). L’arc de Campanus servait sans doute d’entrée principale aux thermes romains. Le temple de Diane est en partie encore conservé, imbriqué dans le mur de l’ancien château d’Aix (aujourd’hui hôtel de ville) et du musée archéologique.
C‘est au XVIIe siècle que la médecine redécouvre les bienfaits des eaux minérales sur le corps humain. L’état va bientôt s’intéresser à la question et Henri IV créee en 1605 la Surintendance générale des bains et fontaines minérales du Royaume.
En 1783 le roi Victor-Amédée III fit construire le premier établissement des bains d’Aix en Savoie, le Bâtiment Royal des Bains. Puis entre 1828 et 1832, compte tenu de l’affluence des baigneurs, sont construits les thermes Albertins (auxquels sa Majesté Charles Albert a permis de donner son nom).
En 1860, après l’annexion de la Savoie au Royaume de France, Napoléon III s’engage à financer la fin de la construction des thermes Pellegrini, installés devant le Bâtiment Royal des Bains et dont ils masquent la façade. Ce financement est accordé en échange de la nationalisation des sources et de l’établissement thermal.
Une nouvelle annexe, le cadran Lecoeur, un batiment en forme de cercle, est construite entre 1877 et 1881, puis détruite lors de la construction des Thermes Petriaux en 1932.
Aix-les-Bains possède plusieurs sources d’eaux thermales : la source sulfureuse située au cœur de l’établissement royal et la source d’alun, qui jaillissent avec abondance à une température de 36 à 37°C, une source sulfureuse froide, dite Chevillard et une source ferrugineuse dite de Saint-Simon.
La cité des bains s’éveille de début mai à fin septembre, elle est fréquentée par « des baigneurs » qui fréquentent l’établissement thermal et « des étrangers » qui viennent en villégiature.
« Quatre mille baigneurs y arrivent successivement, et la population qui ne dépasse guère trois mille ames, se trouve ainsi doublée, pendant quelques mois, sans encombrement, parce que plus de cinquante hôtels ou pensions y sont établis, et chaque propriétaire, soit artisan, soit rentier, devient logeur, cède ses appartements et se relègue à la mansarde » (Aix en Savoie et ses environs, pendant la saison des eaux, écrit par P.C. Ordinaire, Docteur-Médecin, en 1840).
On peut citer la pension Bossut, rue des Ecoles, la pension Perrier ou séjourna plusieurs fois Monsieur de Lamartine, la pension Bocquin .
Les maladies soignées par les eaux d’aix, selon M. le Docteur Despines, Inspecteur de l’établissement thermal sont : les rhumatismes, les maladies de la peaux, les infections lymphatiques, les névralgies. On les reçoit sous forme de vapeurs, de douches, de bains et on les prend en boissons (Aix en Savoie et ses environs, pendant la saison des eaux , écrit par P.C. Ordinaire, Docteur-Médecin, en 1840).
Des kiosques-buvettes accueillent les baigneurs Place des Bains. On peut gouter les eaux Saint-Simon (affection des reins et de l’escomac), Massonat (traitant la goute et les rhumatismes) et des Deux-Reines (contre l’arthrose)
Petite annecdote, on dit que lors du tremblement de terre de Lisbonne en 1755, les eaux thermales sulfureuses de Savoie ont cessé de couler pendant 24 heures.
(1) Une visite guidée des thermes historiques est proposée par l’office du tourisme, renseignez-vous
Se promener à
Aix-les-Bains
Quelques balades, tout près